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Sweet hangar,
Basic hangar,
Silent hangar  ^2021-2023

Recherche documentaire & Visite dans le cadre des journées du Patrimoine/Matrimoine, 2023


“A ce moment là, on avait émis l’hypothèse :  si un port est un lieu d’import et d’export ; que les imports et les exports sont de la marchandise ; que la marchandise se stocke dans un espace clôt et couvert ; que le hangar est la forme la plus rudimentaire du clos et couvert ;  alors le hangar n’est-il pas la forme la plus élémentaire de patrimoine portuaire ?

Et en même temps, il y a ces photos ; ces photos d’époque. Celles où d’un coup, on s’est mit a voir des choses sur ce qu’ils étaient comme bâti. Chacun, un grand rectangle, une surface disponible, couverte de fermes de charpentes ; desservie par les côtés par de grandes portes coulissantes, en tôle ondulée. Avec leur forme élémentaire à double pente - comme pour le hangar anglais, ou parfois avec une variation - pour le hangar américain.

Il y avait ces ossatures qui portaient le tout, mais qui portaient elles aussi de manière élémentaire - leur écriture architecturale. Des boulons, des rivets ; des briques maçonnées ; l’ondulation d’une tôle, sur un mur ou sur un toit. Et sur toutes ces surfaces, une patine, arrivée avec le temps - qui passe - ou le mauvais temps et ses embruns, gras, salés ; ceux qui piquent, ceux qui oxydent, ceux qui leur donnent de l’âge. Cet âge, cette patine qui nous rappelle que la matière vit, reste, et même parfois - paradoxalement - tente de se protèger. À ce qu'il paraît quand on vieillit, c’est le signe qu’on vit bien.


Et alors on s’est dit : vu qu’ils partent tous, petit à petit, et qu’on voudrait bien continuer à parler de tout ça pas juste avec des photos, faudrait faire quelque chose non pas pour les déjà-là, mais pour les ‘encore là’.  A défaut d’avoir Léon, il nous en faudrait un d’chaque - un anglais, un américain. Et on s’est dit : il leur faudrait un projet, qui les ferait durer, qui les ferait parler. Et qui leur préserverait toute leur intégrité.